10 décembre 2006

Comme au théâtre

À partir d'une intuition somme toute assez banale — le monde est un théâtre —, le sociologue canadien Erving Goffman (1922-1982) a développé un savoir original sur les multiples interactions à travers lesquelles les individus se reconnaissent mutuellement et en permanence comme des êtres sociaux. Attentif aux petits signes grâce auxquels nous indiquons à notre public le personnage [la personne] que nous jouons [que nous sommes], il a notamment porté son regard sur nos échanges quotidiens (La mise en scène de la vie quotidienne, 1959) ou sur les relations entre les personnes dites «normales» et les personnes dites «handicapées»(Stigmate, 1963).

I. L'ANALYSE DU QUOTIDIEN

A. Des interactions socialement déterminées
Les rapports sociaux reposent sur des simulacres : le patron interprète le rôle du patron face à un employé qui, feignant de voir en son interlocuteur un patron, joue son rôle d'employé.

B. L'exemple de la stigmatisation
C'est le stigmatisé qui porte seul la responsabilité du fonctionnement de l'interaction.

II. SOUS SON MEILLEUR VISAGE

A. La théorie des « faces »
Par sa tenue, son maintien, sa façon de parler, etc., chaque personne construit une face qui est représentation de soi sur la scène sociale.

B. Le maintien de l'ordre interactionnel
Les partenaires de l'échange doivent coopérer pour qu'aucun d'eux ne perdent la face.

III. DES ÉCHANGES FORTEMENT RITUALISÉS

A. Le cérémonial des rencontres
De la nécessité d'un «consensus temporaire» sur la distribution des rôles.

B. Les différents types de rituels
Ces rituels (d'accès, de confirmation ou de réparation) sont destinés à mettre la relation à l'abri de conflits trop coûteux.

Pour ceux que la notion de stigmate intéresserait, une longue fiche de lecture du livre de Goffman (Stigmate) peut être téléchargée au format pdf à cette adresse.