19 octobre 2006

La théorie de l'information

On la doit à un mathématicien américain travaillant dans les laboratoires de la Bell Telephone Company à la fin des années 40 : Claude Shannon.

I. POUR UNE TRANSMISSION "HAUTE FIDÉLITÉ"

A. Le schéma canonique

Cinq éléments composent la chaîne de transmission : la source d'information, le transmetteur qui «encode» le message, le canal au sein duquel le message est transporté, le récepteur qui «décode» le message et, à l'extrémité de la chaîne, le destinataire.

B. Réduire l'incertitude
Moins un message est prévisible, plus il contient d'informations.

C. Bruit et redondance
Répéter certaines choses, pour être bien entendu (= la partition de tout enseignant !)

D. Quel feed-back ?
Quand la réaction du récepteur influe sur le message de l'émetteur.

Un système autorégulé où le feed-back est assuré par un simple flotteur : la chasse d'eau (image empruntée au Principia Cybernetica Web).

II. UN MODÈLE NETTEMENT RÉDUCTEUR

A. Spécificité de la communication humaine
La théorie de l'information ne tient pas compte du sens et de l'utilité des messages.

B. Langue et code
Ambigus, nos énoncés se prêtent souvent à plusieurs lectures ou interprétations.

C. L'oubli du facteur humain
L'information n'est jamais simplement transmise, mais construite activement par les protagonistes du dialogue.

On trouvera, sous la plume de Daniel Chandler (et en anglais), une excellente critique du modèle de la communication comme transmission.

10 octobre 2006

Bienvenue dans la «communication-monde»

Nous ne sommes pas entrés seulement dans une ère de communication universelle et globalisée, mais dans une «communication-monde» (la formule est d'Armand Mattelart, auteur en 1992 d'un ouvrage éponyme) qui structure désormais l'espace social, avec ses géants, ses seigneurs et ses laissés-pour-compte.

I. GÉNÉALOGIE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LA COMMUNICATION
Le développement des NTIC a été rendu possible par le mariage, dans la seconde moitié du XXe siècle, de trois secteurs ou territoires jusque-là indépendants les uns des autres :

A. Les médias
Historiquement attachés à la libre circulation des pensées et des opinions

B. Les télécommunications
Leur souci : acheminer les messages de façon fiable et rapide

L'invention du télégraphe optique par les frères Chappe en 1793 marque le début des télécommunications en France (toutes les précisions sont sur le site telegraphe-chappe.com).

C. L'informatique
Ou le rêve d'un automate capable de tout calculer

II. MARIAGE D'AMOUR OU DE RAISON ?

A. Des divergences profondes
Les acteurs de ces trois territoires ne partagent ni la même culture ni la même vision de la technique.

B. Quelle information ?
Journalistes, informaticiens et spécialistes des télécommunications parlent tous d'information... Mais parlent-ils bien de la même chose ?

C. Le paradigme digital
Et si le monde pouvait s'écrire en une suite de 0 et de 1...

III. LES PIÈGES DE LA SOCIÉTÉ DE COMMUNICATION

A. Du mythe...
Celui d'une humanité réconciliée par la grâce de la communication

B. ... à la réalité
Une «société fortement communicante, mais faiblement rencontrante», selon Philippe Breton

La mondialisation, c'est aussi, souligne Ignacio Ramonet dans cet article paru en octobre 2003 dans Le Monde diplomatique, « la mondialisation des médias de masse, de la communication et de l'information. » Face aux « archipouvoirs des mégagroupes médiatiques de notre temps », l'auteur appelle de ses vœux la contre-offensive d'un « cinquième pouvoir ».

Impensable, n'est-ce pas ?

Est-il un instant pensable qu'en 2006, un cours consacré aux théories de la communication n'ait pas son prolongement sur la Toile, sous la forme d'un blog où l'on pourrait trouver pêle-mêle plans de cours, bibliographie, textes, commentaires avisés et liens à suivre pour devenir plus savant ?

Ce lien, Théories de la com, placé parmi vos «favoris», vous permettra de retrouver rapidement ce blog.

Le sacrifice que nous faisons là à la mode (du blog) ne nous empêchera pas de garder la tête froide et d'appréhender l'essaimage de la communication à tous les champs de la vie sociale avec une certaine distance critique, voire avec une distance critique certaine.