I. DES CONTRAINTES SITUATIONNELLES
A. Un contrat de communication spécifique
Le discours informatif s'engage à faire connaître au public les faits marquants de l'actualité dans leur nouveauté, leur immédiateté et leur authenticité.
B. Les agences de presse
Censées fournir aux médias l'information « brute », elles agissent comme des filtres, effectuant un premier tri et orientant les analyses à venir. Pour exemple, découvrez ici le « fil » de l'AFP.
C. Des critères communs
Communs à l'ensemble des médias d'information : des critères d'actualité, de proximité et de sensationnalisme (à des degrés divers).
II. LA « CONSTRUCTION » DE L'ÉVÉNEMENT
A. Saillance et prégnance

Un fait d'actualité ne peut accéder au statut d'événement qu'à certaines conditions.
B. Un réel déjà prédécoupé
L'événement doit pouvoir s'insérer dans l'une des catégories, ou rubriques, de l'espace rédactionnel.
C. Mise en intrigue, mise en discours
L'événement-dépêche est réécrit et scénarisé en fonction des attentes présumées du public-cible.
III. DES VISÉES CONTRADICTOIRES
Prise entre la volonté d'informer et le souci de séduire, l'information médiatique doit concilier des stratégies contradictoires, selon l'analyse de Patrick Charaudeau.
A. Des stratégies de crédibilité
Pour emporter la confiance du récepteur, seront recherchés des effets d'authenticité et de vérité.
B. Des stratégies de séduction
Mais il s'agit aussi de toucher l'émotivité du récepteur, par la mise en œuvre d'effets de dramatisation et/ou de ludisme.
C. Une légitimité sans cesse menacée
L'exercice d'information est périlleux, le récepteur pouvant à tout moment retirer sa confiance.
Auteur des Petits Soldats du journalisme (2003), le journaliste François Ruffin dénonce, dans cet article paru dans Le Monde diplomatique en février 2003, l'enseignement dispensé par les écoles de journalisme, qu'il accuse de fabriquer « en série » des professionnels résignés à produire une information fade et dégradée.