04 mars 2007

Problématiques de la réception

Récepteurs, consommateurs, audience, public... Issues du courant des ‘Uses and Gratifications’, de nombreuses recherches sont menées à partir des années 70 sur la façon dont les «récepteurs» vivent et s'approprient les médias. L'observation des spectateurs et l'analyse minutieuse des discours qu'ils tiennent sur leurs pratiques médiatiques nous enseignent que la réception des médias fait l'objet d'une véritable négociation sociale et identitaire.

I. PRODUCTION DE SENS ET INTÉGRATION CULTURELLE

A. Des récepteurs actifs
Contrairement à ce que laisse croire le modèle de Shannon et Weaver, le récepteur ne se contente pas de recevoir passivement l'information.

B. Lectures préférentielles
Pour Stuart Hall, codage et décodage sont rarement symétriques; à côté du décodage de négociation (message partiellement reçu, ou adapté localement par le récepteur), on trouve le décodage d'opposition (refus d'adhérer, rejet des contenus).

C. L'esthétique de la réception
Hans-Robert Jauss introduit en 1967 la notion d'horizon d'attente : le plaisir de la lecture naît d'un dialogue complice avec le lecteur.

II. ANALYSE DES PRATIQUES TÉLÉVISUELLES
Sur la consommation de la télévision, les clichés abondent. Notamment celui selon lequel le public resterait «scotché» face à son poste de télévision, piégé par la force des images.

A. Un objet fuyant
Le téléspectateur ne se laisse pas facilement étudier — preuve qu'on peut faire partie de l'audience sans faire partie du public d'une émission !

B. Un objet central
Au centre des foyers, au centre des conversations, au centre de la société, la télévision est omniprésente.

C. Des pratiques contextualisées
La réception télévisuelle dépend beaucoup de l'environnement relationnel dans lequel elle s'inscrit (contexte de visionnement).

Les travaux de la sociologue Dominique Pasquier, spécialiste des usages des médias, sont partout cités. On pourra lire sur le site de la revue CLIO un compte rendu de son livre La Culture des sentiments (livre consacré en 1999 au succès de la série Hélène et les garçons), ou bien télécharger, sur le site du CNRS, cet excellent article sur les difficultés méthodologiques que posent les études sur la réception de la télévision.