18 mars 2007

L'impact des médias

Chercheurs et analystes se sont très tôt intéressés aux effets que les médias peuvent produire sur l'opinion publique. À une vision un peu simpliste, postulant une manipulation des consciences à grande échelle, ont succédé des travaux plus rigoureux, s'appuyant sur des enquêtes chiffrées, qui relativisent l'influence des médias.

I. LA THÉORIE DE L'EMPRISE

A. L'illusion de la toute-puissance
Harold Lasswell s'enflamme pour les médias, capables selon lui d'inoculer n'importe quelle valeur à une foule atomisée et passive (1927).

B. Une influence contestée
Les enquêtes menées dans le cadre de la Mass Communication Research dès les années 40 remettent sérieusement en question l'impact direct des messages médiatiques sur le récepteur.

II. L'APPROCHE FONCTIONNALISTE

A. Un processus en deux étapes
Les enquêtes dirigées par Paul F. Lazarsfeld et son équipe dans les années 40-50 montrent l'importance des relais ou des leaders d'opinion dans le processus de communication (théorie du two-step flow).

B. Les médias comme activateurs de débats
S'ils ne nous disent pas ce que nous devons penser, ils nous disent néanmoins quotidiennement à quoi nous devons penser (théorie de l'agenda setting).

C. Ce que les gens font des médias
Elihu Katz s'est penché sur les usages que les récepteurs font des médias et sur les gratifications qu'ils retirent de leurs pratiques médiatiques (théorie des Uses and Gratifications).

III. L'HÉGÉMONIE DES INDUSTRIES CULTURELLES

A. La notion d'industrie culturelle
Pour Adorno et Horkheimer, la production industrielle des biens culturels entraîne une standardisation des esprits et des goûts.

B. Des instruments de domination ?
Médias et programmes sont contrôlés par quelques «multinationales de la communication» qui diffusent ainsi normes et modèles culturels à l'échelle planétaire.

Musclé et décapant, cet article d'Ignacio Ramonet paru en octobre 2003 dans Le Monde diplomatique dénonce les «archipouvoirs des mégagroupes médiatiques de notre temps» et suggère la création d'un «cinquième pouvoir» pour que soit garanti le droit à une «information non contaminée».